(Lomé Actu) – Au Togo, la polémique enfle autour des « Sentinelles du Peuple ». Présentée comme une organisation d’auto-défense citoyenne, cette structure est de plus en plus accusée d’agir comme une milice, semant la peur parmi les opposants et profitant d’une certaine tolérance des autorités.
C’est dans ce contexte que l’Alliance des démocrates pour un développement intégral (ADDI), dirigée par le professeur Aimé Gogué, appelle à sa dissolution pure et simple. Dans un communiqué publié le 22 septembre, le parti dénonce une série d’arrestations récentes visant des figures publiques, parmi lesquelles l’ex-ministre Marguerite Gnakadé et le rappeur Aamron. Pour l’ADDI, ces pratiques traduisent une stratégie de répression dans un pays déjà marqué par la vie chère et la montée des tensions sécuritaires.
« La sécurité des citoyens doit relever uniquement des forces légales », tranche la formation politique, qui rejette l’idée de confier un rôle de maintien de l’ordre à une organisation non officielle. L’ADDI prévient que tolérer l’action des « Sentinelles du Peuple » risque d’aggraver la méfiance entre la population et le pouvoir.
De leur côté, les partisans du groupe défendent une structure d’entraide et d’auto-défense communautaire. Mais pour de nombreux observateurs, son rôle ambigu et ses méthodes rappellent davantage celles d’une milice que celles d’une simple association.
Alors que le Togo vient d’entrer dans l’ère de la Ve République, la gestion de ce dossier devient un test de crédibilité pour le gouvernement. Dissoudre ou maintenir les « Sentinelles du Peuple » ? La réponse tranchera entre volonté d’apaisement politique et maintien d’une ligne dure.