Lomé Actu, ce 4 décembre 2024 – Une nouvelle étude révèle que l’utilisation historique du plomb dans l’essence pourrait être liée à plus de 150 millions de diagnostics de troubles mentaux aux États-Unis. Publiée dans The Journal of Child Psychology and Psychiatry, cette recherche met en lumière l’impact de l’exposition au plomb sur la santé mentale des Américains.
Selon l’étude, environ 151 millions de diagnostics de troubles mentaux aux États-Unis pourraient être attribués à l’exposition au plomb, principalement due à son utilisation dans les carburants dès les années 1920. Le Dr Aaron Reuben, co-auteur de l’étude et professeur adjoint en neuropsychologie clinique à l’Université de Virginie, explique :
« Nous avons modifié la courbe des problèmes de santé mentale au sein de la population, augmentant la probabilité pour chacun de développer des symptômes de troubles mentaux. Ceux déjà à risque sont susceptibles de déclarer des troubles plus tôt, plus souvent ou dans des formes plus sévères. »
Bien que les États-Unis aient commencé à éliminer progressivement le plomb dans les carburants dans les années 1980, certains véhicules, comme les avions, les voitures de course, et les équipements agricoles ou marins, continuent à utiliser ce type de carburant.
Le Dr Reuben ajoute : « Des millions d’Américains vivent avec un passé invisible d’exposition au plomb, qui a probablement affecté leur manière de penser, ressentir et se comporter. »
Les chercheurs rappellent que le plomb est nocif pour presque tous les systèmes organiques. Une étude précédente menée par Reuben et son équipe avait révélé qu’environ la moitié de la population américaine avait été exposée à des niveaux préoccupants de plomb durant l’enfance, principalement à cause des carburants plombés.
Le Dr Bruce Lanphear, spécialiste des effets du plomb à l’Université Simon Fraser au Canada, souligne que l’étude, bien que limitée à certaines sources d’exposition, est rigoureuse dans ses estimations. Il précise : « Les résultats sous-estiment probablement l’ampleur du problème, car toutes les sources potentielles d’exposition n’ont pas été mesurées. »
Malgré les recherches accumulées depuis un siècle, les scientifiques reconnaissent que les impacts à long terme du plomb sur la santé humaine restent mal compris.
Comme l’indique le Dr Reuben : « Nous n’avons pas encore pleinement saisi comment ces expositions ont influencé la santé et les maladies au fil des décennies. »