Lomé Actu 28 Juillet 2025- Le nord-est du Nigeria traverse une crise alimentaire d’une gravité exceptionnelle. Selon l’UNICEF, 31 millions de personnes, dont 17 millions d’enfants, souffrent actuellement de malnutrition. Ce chiffre alarmant marque une forte progression par rapport aux 25 millions recensés il y a deux ans.
Plusieurs facteurs aggravent la situation : la flambée des prix des denrées de base et l’insécurité persistante. Les attaques régulières des groupes jihadistes empêchent les agriculteurs de cultiver leurs terres, réduisant l’offre alimentaire locale. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et Médecins Sans Frontières (MSF) tirent la sonnette d’alarme. Depuis le début de l’année, plus de 650 enfants sont morts de malnutrition, et 70 000 ont été pris en charge dans l’État de Katsina.
MSF note une explosion des cas graves (+208 % par rapport à 2024) et une hausse inquiétante des hospitalisations. Des familles entières survivent avec très peu. Une mère, par exemple, fait bouillir de l’eau le soir pour faire croire à ses enfants qu’un repas est en préparation – un subterfuge pour les calmer avant le sommeil.
Le PAM, qui prévoit la fermeture de 150 centres de nutrition faute de financement, affirme ne plus recevoir de soutien des États-Unis. La suspension de l’aide menace de provoquer un vide humanitaire. Cette précarité pousse de nombreux jeunes à rejoindre des groupes armés en échange de quelques ressources pour se nourrir. Les autorités locales confirment que des recrutements s’effectuent contre quelques pièces.
La situation dépasse le cadre national. Cette région stratégique du Sahel pourrait basculer, déstabilisant les pays voisins. Le PAM exhorte la communauté internationale à agir rapidement pour éviter un effondrement humanitaire aux conséquences régionales.