Lomé Actu, 12 mai 2025 –Après près de trois mois de pause, le Togo relance ce lundi 12 mai 2025 sa campagne d’enregistrement biométrique de masse dans la préfecture du Golfe, marquant une nouvelle phase du projet e-ID Togo, soutenu par la Banque mondiale. Mais derrière l’ambition d’un État moderne et numérique, des questions cruciales sur la vie privée, la sécurité des données et l’inclusion sociale restent en suspens.
Porté par l’INSEED et l’ANID, et intégré au programme régional WURI (Identification pour l’Intégration et l’Inclusion en Afrique de l’Ouest), le projet vise à attribuer à chaque résident un Numéro d’Identification Unique (NIU) basé sur des données biométriques et démographiques.
Une technologie qui inquiète
Derrière les promesses du projet e-ID, plusieurs risques inquiètent. La centralisation des données biométriques (empreintes, visages, iris) soulève la crainte d’une surveillance de masse. Ces données pourraient être utilisées à des fins politiques ou répressives. Les plus vulnérables risquent l’exclusion. Personnes âgées, analphabètes ou vivant en zones reculées pourraient être laissées de côté. La sécurité des données est aussi un enjeu majeur.
Que se passera-t-il en cas de cyberattaque ou de mauvaise utilisation ?
Le projet a déjà pris du retard. Annoncé pour 2023, il n’a réellement démarré qu’en mai 2025. Cela interroge sur la capacité à gérer un système aussi complexe.
Aujourd’hui, la société togolaise est face à un choix. Adopter une identité numérique moderne ou craindre une atteinte aux libertés.
La confiance dans les institutions reste fragile. Pour réussir, le projet doit être transparent, inclusif et sécurisé. Les droits des citoyens doivent être strictement protégés.

À terme, cette identité numérique deviendra le passeport indispensable pour accéder aux services de santé, à l’éducation, aux aides sociales, mais aussi aux opérations bancaires ou administratives.