(Lomé Actu) – C’est un tournant majeur pour les utilisateurs britanniques de Facebook et Instagram : à partir des prochaines semaines, rester sur les réseaux sociaux de Meta ne sera plus tout à fait gratuit. Les usagers devront désormais choisir entre deux options : payer un abonnement mensuel pour naviguer sans publicité ou accepter que leurs données personnelles continuent d’être exploitées pour afficher des publicités ciblées.
Concrètement, l’abonnement sera facturé 2,99 £ par mois sur la version web et 3,99 £ sur iOS et Android. Chaque compte supplémentaire lié au Meta Accounts Center entraînera un coût additionnel de 2 £ sur web et 3 £ sur mobile. Selon Meta, cette différence s’explique par les commissions imposées par Apple et Google sur leurs systèmes de paiement.
Une volte-face pour Zuckerberg
Ce changement est d’autant plus marquant que Mark Zuckerberg, fondateur et PDG de Meta, avait juré en 2018 devant le Congrès américain qu’« il y aurait toujours une version gratuite de Facebook ». L’arrivée de ce modèle « payer ou consentir » sonne donc comme un revirement spectaculaire.
Pour justifier cette décision, Meta invoque les nouvelles exigences du UK Information Commissioner’s Office (ICO). Le régulateur britannique impose désormais aux plateformes de demander aux utilisateurs un consentement clair quant à l’utilisation de leurs données à des fins publicitaires. En pratique, ne pas payer équivaut donc à accepter l’exploitation de ses données.
Un abonnement moins cher qu’en Europe
Selon l’ICO, cette mesure représente « un progrès pour la transparence et le choix des consommateurs britanniques ». Initialement, Meta envisageait de facturer un tarif bien plus élevé, avant d’accepter de réduire le prix. Résultat : au Royaume-Uni, l’abonnement sera proposé à un coût presque deux fois inférieur à celui appliqué dans l’Union européenne, où les utilisateurs doivent débourser près de 10 € par mois pour une expérience sans publicité.
Qui est concerné ?
- Les adultes britanniques recevront progressivement une notification leur proposant ce choix. La fenêtre pourra être ignorée temporairement, mais il faudra tôt ou tard trancher.
- Les utilisateurs de moins de 18 ans ne verront aucun changement : seuls leur âge et leur localisation continueront d’être utilisés pour afficher des publicités génériques.
- Les non-abonnés conserveront un accès gratuit, mais resteront exposés à des publicités personnalisées, avec la possibilité de paramétrer leurs préférences via les réglages.
Un débat relancé sur la gratuité d’internet
Au-delà du Royaume-Uni, ce modèle pourrait inspirer d’autres pays et relancer le débat sur l’avenir d’Internet. Est-il encore réaliste d’espérer un accès gratuit aux grandes plateformes si la protection des données personnelles devient incompatible avec leur modèle économique ?
Pour Meta, ce virage marque le début d’une nouvelle ère : soit les utilisateurs paient, soit leurs données paient pour eux.