Lomé Actu, 07 février 2025 – Robert Dussey a abordé les répercussions du partage de l’Afrique, mettant l’accent sur la nécessité d’un dialogue empreint de “sincérité” entre Africains et Européens.
Interrogé par Deutsche Welle, il s’est également exprimé sur le retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO. Avant cela, il a d’abord répondu à la question centrale : quelles sont les attentes politiques et économiques de l’Afrique envers les pays européens, qui avaient défini leurs zones d’influence sur le continent lors de la conférence de Berlin de 1884-1885 ?
L’interview avec Robert Dussey
Robert Dussey : Politiquement, d’abord nous devons féliciter le gouvernement allemand et les organisateurs d’avoir pris l’initiative de ce symposium.
Ce que nous venons de dire ici en Allemagne, je suis sûr qu’on ne peut pas le dire partout, dans toutes les capitales européennes, sans être jugé. Donc, la force de l’Allemagne, c’est d’avoir ce débat ouvert, nous en parlons. Maintenant ce que nous souhaitons, c’est que les leçons soient tirées de la conférence de Berlin, parce qu’après 140 ans, jusqu’à ce jour, l’Afrique ne semble toujours pas jouer un rôle important dans le monde. Parce que depuis ici, il y a 140 ans, ça a été pensé comme ça.
Donc, ce que nous souhaitons politiquement est que l’Allemagne, comme elle a commencé, prenne l’initiative d’encourager les autres partenaires, les grandes puissances du monde, pour faire passer ce message et les encourager à ce que l’Afrique puisse jouer le rôle qu’il doit jouer. Economiquement, nous avions toutes les ressources, nous avions fait exprès, c’est pourquoi, quand nous avions cité tout ce que l’Afrique engorge comme ressources.
DW : Mais vous avez occulté l’idée de l’aide.
Robert Dussey : On n’a pas besoin d’aide. Non, non, non, Je vous arrête.
DW : …quand vous parlez de financement en lien avec le pillage qu’a connu l’Afrique, qu’est ce que vous voulez dire concrètement ?
Robert Dussey : On pense que nous sommes là. Nous attendons qu’on vienne nous aider. On n’a pas besoin d’aide. Nous sommes assez intelligents pour construire nos pays, construire notre continent.
Et s’il faut, d’une manière ou d’une autre trouver des mécanismes pour réparer le mal qui est fait, alors nous sommes ouverts aux propositions et voir comment travailler. Les crimes, vous savez, vous prenez le continent africain, presque 50 millions d’Africains ont été liquidés, ont été tués.
Ce n’est pas un seul euro qui va réparer ça.
Source: DW