Lomé Actu, 18 décembre 2024 – Face à la tragédie des migrants portés disparus sur la route atlantique, les familles sénégalaises s’organisent pour retrouver des traces de leurs proches. Un groupe Facebook, « trouvé ou perdu », lancé en 2018 pour des objets égarés, est aujourd’hui devenu un outil essentiel pour signaler et rechercher les migrants partis en mer.
Une initiative devenue vitale
Le groupe, administré bénévolement par treize personnes, reçoit quotidiennement des signalements, comme l’explique Abderrahmane Dame, l’un des responsables : « Chaque semaine, on reçoit entre cinq et six déclarations. Nous publions les photos et précisions sur la date de départ, ce qui permet parfois d’obtenir des informations utiles. » Avec plus de 200 000 membres, cette plateforme s’est imposée comme un relais incontournable pour les familles dans le désarroi.
Pour faciliter les recherches, les administrateurs ont lancé une application dédiée et travaillent actuellement à la mise en place d’un site web. Des collaborations existent aussi avec les hôpitaux, les pompiers et la gendarmerie : « Ils nous transmettent des images des corps retrouvés en mer, que nous publions afin de faciliter leur identification », précise Abderrahmane Dame.
Des disparitions encore trop nombreuses
Malgré ces efforts, les familles restent souvent sans réponse. Elles ignorent si leurs proches ont été arrêtés, emprisonnés ou s’ils ont péri en mer. Les demandes de renseignements se multiplient auprès du ministère des Sénégalais de l’extérieur, qui reconnaît l’ampleur des départs clandestins et la difficulté à élucider ces disparitions.
À ce jour, aucun dispositif national n’existe pour recenser officiellement les migrants morts ou disparus, laissant les familles démunies face à une crise humaine qui ne cesse de s’aggraver.