(Lomé Actu) – L’arrestation de Marguerite Gnakadé, ancienne ministre des Armées, mercredi 17 septembre à son domicile de Tokoin Solidarité (Lomé), continue de semer le trouble. Alors qu’une partie de l’opinion pensait qu’elle avait été reconduite chez elle sous surveillance, de nouvelles informations indiquent qu’elle serait toujours maintenue à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), où elle subirait une série d’auditions.
Des versions contradictoires
Depuis l’interpellation musclée de Mme Gnakadé par des soldats encagoulés, le flou règne. Certaines rumeurs l’annonçaient de retour à son domicile dès mercredi soir, entourée de forces de l’ordre. Mais aucun témoignage direct ni image n’est venu confirmer cette version. Ses voisins, eux, affirment ne pas l’avoir revue.
En parallèle, une nouvelle perquisition aurait eu lieu à son domicile, en son absence, renforçant l’hypothèse de sa détention continue à la DCPJ.
Des accusations sensibles
Selon des sources sécuritaires, l’ancienne ministre est soupçonnée de connexions avec des figures de l’opposition en exil et d’incitation à la désobéissance au sein des forces armées. Des accusations graves qui, si elles se confirmaient, pourraient expliquer la prudence des autorités et la longueur des auditions.
« Elle a été arrêtée pour des faits graves, notamment sa récente apparition publique incitant l’armée à la rébellion », a déclaré une source policière à l’AFP.
Un silence officiel qui alimente les spéculations
À ce jour, ni le gouvernement, ni la justice, ni les organes sécuritaires n’ont pris la parole pour clarifier la situation. Cette absence de communication nourrit les rumeurs et entretient le doute sur la nature réelle du dossier : affaire judiciaire ou règlement de comptes politique ?
Dans les milieux diplomatiques, la question se pose : en gardant le silence, l’exécutif ne prend-il pas le risque de renforcer l’idée d’une affaire politique, surtout dans un climat marqué par une forte contestation de la Ve République ?
Le devoir de communication
Au-delà du cas Gnakadé, cette opacité soulève un enjeu plus large : celui de la transparence institutionnelle. Dans un pays où les crises politiques se sont souvent accompagnées de zones d’ombre, l’absence d’explications officielles sur un dossier aussi sensible fragilise la confiance citoyenne et laisse place aux rumeurs.
Pour beaucoup, le gouvernement a désormais un devoir de clarté : informer l’opinion sur la situation réelle de Marguerite Gnakadé et les motifs précis de son interpellation.