Lomé Actu, 17 décembre 2024- La femme d’affaires angolaise Isabel dos Santos, autrefois surnommée « la femme la plus riche d’Afrique », a récemment critiqué les sanctions imposées par le Royaume-Uni. Dans une interview accordée à la BBC depuis son domicile à Dubaï, elle a affirmé qu’il n’existe aucune condamnation prouvant sa culpabilité pour corruption dans aucun pays.
Des accusations contestées
Le mois dernier, le gouvernement britannique a imposé un gel de ses avoirs et une interdiction de voyager, accusant Dos Santos d’avoir détourné au moins 442 millions de dollars en exploitant des positions stratégiques dans des entreprises publiques angolaises. Ces fonds, selon le Royaume-Uni, auraient privé l’Angola de ressources essentielles à son développement.
Dos Santos, âgée de 51 ans, rejette fermement ces allégations, qu’elle qualifie de politiquement motivées. Elle déplore l’absence de procédure judiciaire équitable avant l’annonce des sanctions :
« Personne n’a pris la peine d’examiner les preuves ni de m’interroger. Il n’y a eu aucun processus transparent. »
Un porte-parole du gouvernement angolais a, quant à lui, nié toute implication politique dans cette affaire, soulignant que les accusations se basent uniquement sur des preuves de crimes présumés.
Retour sur le scandale des « Luanda Leaks »
Les accusations contre Isabel dos Santos sont apparues en 2020, lorsqu’une enquête du BBC Panorama, en collaboration avec le Consortium International des Journalistes d’Investigation (ICIJ), a révélé des transactions douteuses. Baptisé « Luanda Leaks », ce rapport pointait notamment du doigt une société basée à Londres impliquée dans une transaction suspecte.
Fille aînée de José Eduardo dos Santos, président de l’Angola de 1979 à 2017, Isabel dos Santos a grandi dans un environnement privilégié. Éduquée dans des écoles privées britanniques durant la guerre civile en Angola, elle a ensuite obtenu un diplôme d’ingénieure en électricité au King’s College de Londres.
Un parcours entrepreneurial ambitieux
De retour en Angola dans sa vingtaine, Isabel dos Santos a lancé plusieurs entreprises dans des secteurs variés : télécommunications, médias, banques, brasseries et cimenteries. À seulement 40 ans, elle est entrée dans la liste des milliardaires du magazine Forbes, devenant ainsi la plus jeune milliardaire africaine.
Elle décrit ses contributions économiques comme majeures pour son pays :
« J’ai créé plus de 200 000 emplois et contribué largement aux recettes fiscales de l’Angola. »
En 2016, elle avait été nommée à la tête de Sonangol, la compagnie pétrolière publique, une nomination controversée à l’époque. Elle affirme toutefois que son expérience dans le secteur privé justifiait ce choix :
« Mon expertise a toujours été de redresser des entreprises en difficulté pour les rendre plus performantes. »
Les conséquences de l’anti-corruption en Angola
Peu après que son père ait quitté le pouvoir en 2017, Isabel dos Santos a été limogée de Sonangol par le président actuel, João Lourenço, qui a lancé une vaste campagne anti-corruption ciblant la famille Dos Santos. Depuis 2019, ses actifs en Angola sont gelés, une situation qu’elle dénonce comme injuste, en particulier car l’affaire n’a pas encore été jugée en cour. Elle allègue que des documents falsifiés, dont un passeport portant la signature de Bruce Lee, auraient été utilisés contre elle.
« Cette situation aurait dû être résolue en 18 mois, comme c’est habituellement le cas pour des affaires civiles liées à des dettes impayées. »
Le gouvernement angolais refuse de commenter les détails des procédures en cours, mais insiste sur la nécessité pour Dos Santos de défendre sa position en justice.
Un avenir politique possible ?
Malgré les multiples défis personnels et professionnels, Isabel dos Santos garde espoir de redorer son image. Interrogée sur une éventuelle candidature présidentielle en Angola, elle n’exclut pas cette option :
« Servir mon pays a toujours été une priorité, que ce soit en politique, en affaires ou dans des actions humanitaires. »
Alors qu’un mandat Interpol a été émis pour son arrestation à la demande des autorités angolaises, Isabel dos Santos reste déterminée à partager sa version des faits pour, selon elle, « éclaircir les nombreux malentendus ».
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