Lomé Actu, 28 Juillet 2025 –Dans un contexte politique tendu, deux grandes voix religieuses du Togo prennent la parole. L’Église Méthodiste et l’Église Évangélique Luthérienne ont publié un message pastoral commun, adressé aux fidèles, à la diaspora et à l’ensemble du peuple togolais. Leur mot d’ordre : paix, justice, et responsabilité collective.
Loin des discours diplomatiques, le message se veut clair et sans concession. Les deux Églises dressent un tableau sombre de la situation actuelle : aggravation des inégalités, vie chère, montée de la répression, sentiment d’abandon d’une jeunesse marginalisée. L’impunité, disent-elles, est devenue une norme, et la corruption, un fléau systémique.
Le message ne se contente pas de dénoncer : il appelle à un réveil collectif. Citant Ésaïe, les responsables religieux exhortent à protéger les plus faibles, défendre les veuves et orphelins, et lutter contre l’injustice. Une manière spirituelle de rappeler aux dirigeants leurs devoirs éthiques.
La jeunesse, selon eux, est la première victime de cette crise sociale. Sans perspectives, elle se replie dans des réseaux parallèles, parfois à la lisière de la légalité. Ce n’est pas de la délinquance, soulignent-ils, mais un cri de détresse ignoré.
Le message exprime aussi une compassion profonde pour les familles touchées par les violences récentes. Condamnant sans équivoque la brutalité, qu’elle vienne de l’État ou des citoyens, les Églises appellent à sortir de cette spirale. « La violence nous enlève notre humanité », écrivent-elles.
Mais l’espérance n’est pas absente. Les Églises évoquent des pistes concrètes : baisse des prix des biens de première nécessité, lutte contre l’impunité, libération des détenus politiques, développement équilibré du territoire… autant de gestes attendus pour ouvrir une voie vers la réconciliation.
Ce n’est pas la première fois que les Églises togolaises prennent position. Avant elles, l’Église Presbytérienne s’était déjà exprimée, appelant au respect de la vie humaine. Dans un pays où la foi occupe une place centrale, la parole religieuse pèse lourd. Et si elle ne fait pas de politique, elle sait rappeler au pouvoir que la justice est le socle de la paix.