Lomé Actu, 18 aout 2025- À quelques mois des élections générales reportées à novembre, la Guinée-Bissau a pris la décision de renvoyer plusieurs médias portugais, provoquant la colère de Lisbonne. Les correspondants de l’agence de presse Lusa ainsi que des rédactions de RTP Afrique et RDP Afrique ont été sommés de quitter le pays d’ici au 19 août.
Le gouvernement portugais a immédiatement réagi en convoquant l’ambassadeur bissau-guinéen à Lisbonne pour demander des explications. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères qualifie la décision de « grave et injustifiable », estimant qu’elle porte atteinte à la liberté d’informer.
Du côté de Bissau, aucune justification n’a été fournie pour ce décret d’expulsion, qui intervient dans un climat politique déjà tendu. Le président Umaro Sissoco Embaló, au pouvoir depuis 2020, a annoncé en mars sa candidature à un second mandat, malgré un engagement initial à ne pas se représenter. Ses opposants contestent la légitimité de sa prolongation au-delà de février dernier, estimant que son mandat est arrivé à terme.
La crise institutionnelle s’est accentuée début août avec la nomination par décret d’un nouveau Premier ministre, Braima Camara, le troisième depuis l’accession d’Embaló à la présidence. Déjà en mars, une mission de médiation de la CEDEAO avait quitté le pays, accusant le chef de l’État de menaces d’expulsion.
Alors que les élections présidentielle et législatives sont prévues pour le 23 novembre, la décision d’interdire l’accès aux médias portugais risque d’attiser encore davantage les tensions dans cet État lusophone marqué par une longue tradition d’instabilité politique et de coups d’État.