Lomé Actu, 20 décembre 2024 – Un incendie d’une ampleur exceptionnelle a ravagé les chambres communes du parlement libérien, situées dans la capitale Monrovia. Le drame, qui s’est déroulé tôt mercredi matin, a soulevé des questions brûlantes, notamment concernant le rôle éventuel de certains responsables politiques dans cet événement.
Une enquête qui cible des responsables de premier plan
Jonathan Fonati Koffa, président de l’Assemblée nationale, et trois autres individus, dont le député Frank Saah Foko, ont été convoqués par la police pour s’expliquer sur cet incendie. L’agent Gregory Colman, chef de la police libérienne, a confirmé que ces convocations faisaient suite à des déclarations publiques jugées inquiétantes.
Quelques jours avant l’incendie, des tensions avaient éclaté autour de la tentative de destitution de Jonathan Fonati Koffa de son poste de président. Lors des manifestations qui ont suivi, Frank Saah Foko aurait publié une vidéo sur Facebook, menaçant de « brûler les chambres communes » du parlement. Un jour après cette déclaration, le bâtiment a été détruit par les flammes.
Un contexte politique tendu
Les tensions au sein de la Chambre des représentants ne sont pas nouvelles. Depuis plusieurs semaines, des factions de députés s’opposent violemment sur la légitimité de la présidence de Koffa. Alors qu’un groupe affirme avoir démis Koffa de ses fonctions, un autre juge cette décision illégale et anticonstitutionnelle.
Un arrêt de la Cour suprême n’a pas permis de résoudre ces dissensions, laissant la situation dans une impasse. Pendant ce temps, les manifestations se multiplient, certaines ayant conduit à l’arrestation de manifestants, y compris un ancien collaborateur de l’ex-président George Weah.
Une réponse gouvernementale ferme
Le président Joseph Boakai, profondément déçu par l’incendie, a ordonné une enquête approfondie et a promis des sanctions exemplaires pour les responsables. Le gouvernement a également offert une récompense de 5 000 dollars pour toute information permettant de faire avancer les investigations.
Alors que les autorités s’efforcent de restaurer l’ordre et d’identifier les coupables, cet incident souligne la fragilité de la situation politique au Liberia, exacerbée par des rivalités internes et un climat de méfiance généralisé.