Lomé Actu, 18 décembre 2024- Alors que le Togo s’apprête à organiser ses premières élections sénatoriales le 2 février prochain, plusieurs partis d’opposition ont décidé de boycotter ce scrutin historique. Parmi les quatre formations politiques représentées à l’Assemblée nationale, trois ont déjà annoncé leur refus de présenter des candidats.
Les partis ayant annoncé leur boycott
Trois partis d’opposition majeurs ont clairement affiché leur position :
- L’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre a annoncé son retrait le samedi 15 décembre.
- Les Forces démocratiques pour la République (FDR), dirigées par Paul Dodji Apevon, partagent la même position.
- La Dynamique pour une majorité du peuple (DMP), représentée par Brigitte Adjamagbo-Johnson, a également choisi de ne pas participer.
Ces partis dénoncent une “mascarade électorale” orchestrée par le parti au pouvoir, Union pour la République (UNIR). Ils estiment que les fraudes constatées lors des élections législatives d’avril dernier permettent au parti présidentiel de contrôler les grands électeurs, rendant ainsi le scrutin sénatorial biaisé.
La controverse autour de la mise en place du Sénat
Au-delà des soupçons de fraude, ces partis critiquent la création même du Sénat. Selon eux, cette institution s’inscrit dans une stratégie de “coup d’État constitutionnel” visant à consolider le pouvoir en place. Ils voient dans l’adoption de la nouvelle Constitution une “marche forcée vers la Vè République” et rappellent que le scrutin coïncidera avec le 20e anniversaire de l’accession au pouvoir de Faure Gnassingbé.
L’attitude prudente de l’ADDI
Contrairement à l’ANC, aux FDR et à la DMP, l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI) d’Aimé Gogué n’a pas encore tranché. Ce parti réfléchit actuellement à sa stratégie en fonction de la composition du corps électoral, sachant que le futur Sénat comptera 61 membres : 41 élus au suffrage indirect et 20 nommés par le président Faure Gnassingbé.
Les défenses du parti au pouvoir
Du côté du parti UNIR, les critiques sont rejetées. Un cadre du parti souligne que les dispositions concernant la composition du Sénat étaient déjà prévues dans la Constitution précédente et qu’elles ne représentent donc pas une nouveauté.
Le boycott de ces principaux partis d’opposition risque de fragiliser la crédibilité des élections sénatoriales, présentées comme une étape majeure dans l’histoire politique et institutionnelle du Togo.