(Lomé Actu) – Le Togo renforce sa présence au sein du Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avec l’arrivée de deux nouvelles figures de l’opposition. Séna Alpui, membre de l’Union des forces de changement (UFC), et Innocent Kagbara, président du Parti démocratique panafricain (PDP), ont officiellement rejoint l’institution régionale, aux côtés des représentants déjà en place.
Ils travailleront désormais aux côtés des députés togolais issus du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), à savoir Patrick Bolouvi, Sénou Soklingbé et Mémounatou Ibrahima, actuelle présidente du Parlement de la CEDEAO. Ce dernier poste, occupé pour la première fois par une Togolaise, illustre l’influence grandissante du pays dans les instances de la Communauté.
Un espace politique régional stratégique
Créé pour donner une voix démocratique au processus d’intégration ouest-africaine, le Parlement de la CEDEAO compte des représentants de l’ensemble des 15 États membres. Même si ses décisions ne sont pas juridiquement contraignantes, il joue un rôle crucial dans la formulation des politiques régionales, notamment sur les défis sécuritaires, la gouvernance démocratique, le respect des droits humains et les stratégies de développement socio-économique.
En rejoignant cette assemblée, les députés Alpui et Kagbara apportent une voix nouvelle et critique, représentant une partie de l’opinion politique togolaise souvent absente de la sphère régionale. Leur présence devrait contribuer à un équilibre des sensibilités politiques dans les débats et renforcer la visibilité de l’opposition togolaise sur la scène ouest-africaine.
Une diversité politique togolaise mieux représentée
Si l’UNIR domine encore la représentation togolaise, l’arrivée de l’opposition constitue une ouverture qui pourrait avoir des répercussions positives sur la manière dont le pays est perçu au sein de la CEDEAO. À un moment où la région traverse de multiples crises — insécurité dans le Sahel, coups d’État, tensions électorales —, la pluralité des voix togolaises sera un atout pour mieux défendre les intérêts nationaux et contribuer aux solutions collectives.
En attendant, la participation active des nouveaux députés sera scrutée, tant par leurs partisans que par leurs adversaires politiques. Leur capacité à porter des propositions concrètes et à influencer les débats déterminera la place réelle de l’opposition togolaise dans les dynamiques régionales.