Lomé Actu, 13 avril 2025 – C’est désormais officiel : le général Brice Clotaire Oligui Nguema, à la tête de la transition militaire depuis le renversement d’Ali Bongo, a été élu président du Gabon pour un mandat de sept ans. Il l’emporte avec plus de 90 % des voix. Un score massif, qui consacre l’ancien chef de la Garde républicaine devenu l’homme fort du pays.
3 choses à savoir sur l’élection de Brice Clotaire Oligui Nguema
1. Une victoire écrasante aux allures de plébiscite
Avec 90,35 % des suffrages exprimés selon les résultats provisoires, Oligui Nguema s’impose sans véritable concurrence. Le scrutin, très encadré, a suivi un dialogue politique lancé en 2024 qui a restreint l’accès à la course présidentielle, éliminant de facto plusieurs figures majeures de l’opposition. Les nouvelles conditions d’éligibilité, issues d’un référendum constitutionnel, ont consolidé son ascension.
2. De tombeur à président : un parcours fulgurant
Propulsé à la tête de l’État après le coup d’État du 30 août 2023, Brice Oligui Nguema a promis de « rendre le pouvoir aux civils ». Moins de deux ans plus tard, c’est pourtant lui que les Gabonais retrouvent dans les urnes. Charismatique et habile en communication, il s’est construit l’image d’un « bâtisseur » et d’un « libérateur », s’appuyant sur une campagne massive, soutenue par d’anciens cadres du régime Bongo et des figures de la société civile.
3. Une présidence sous haute surveillance
Derrière la popularité affichée, des zones d’ombre subsistent : maintien des figures du vieux système, soupçons de biens mal acquis à l’étranger, et une gouvernance ultra-présidentialiste où les contre-pouvoirs sont quasi absents. Oligui Nguema a prévenu : il veut être jugé sur ses actes. « Après sept ans, si rien n’est fait, chassez-moi », a-t-il déclaré. Les défis économiques, sociaux et institutionnels sont immenses.
Qui est Brice Clotaire Oligui Nguema ?
Né en 1975 à Ngouoni, dans la province du Haut-Ogooué, il est un pur produit du système Bongo. D’origine fang par son père et téké par sa mère, il a grandi dans l’entourage familial du président Omar Bongo, dont il devient aide de camp jusqu’à sa mort en 2009. Formé au Maroc, il grimpe les échelons de l’armée avant d’être écarté, puis rappelé au sommet du pouvoir en 2019. En août 2023, il mène le putsch qui renverse Ali Bongo, avant de se positionner comme l’homme du renouveau.
Militaire rigoureux, patriote affiché, il a aussi su manier les symboles : bain de foule dans les villages, renoncement à son salaire, discours tranchants contre la corruption, et promesses de justice sociale. Il s’inspire de la figure biblique de Josué pour incarner celui qui mènera le peuple « vers la terre promise ».