(Lomé Actu) – Le tribunal de Paris a condamné, jeudi 25 septembre 2025, l’ancien président français Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme pour avoir laissé ses proches solliciter la Libye de Mouammar Kadhafi afin de financer illégalement sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.
Si cette décision relève avant tout d’une affaire française, elle résonne fortement en Libye et au Sahel. Pour de nombreux Libyens, Nicolas Sarkozy devrait être jugé non seulement pour cette affaire de financement, mais surtout pour son rôle dans l’intervention militaire de 2011, qui a conduit à la chute et à la mort de Kadhafi, et plongé le pays dans un chaos persistant.
Ahmad el-Kadhafi interpelle Macron
Depuis Le Caire, Ahmad el-Kadhafi, cousin de l’ancien dirigeant libyen, a salué la justice française mais lancé un appel au président Emmanuel Macron :
« Nous aurions préféré que M. Sarkozy soit jugé pour son intervention militaire en Libye, une agression flagrante contre un pays souverain », déclare-t-il.
Il accuse l’ancien président français d’avoir forcé la main au Conseil de sécurité de l’ONU pour légitimer l’intervention de l’OTAN, sans véritable enquête internationale. Pour lui, cette décision « a détruit un État qui constituait une soupape de sécurité pour l’Afrique ».
Réactions au Sahel : « Sarkozy paie pour ce qu’il a fait »
Dans plusieurs pays voisins, la condamnation est perçue comme une revanche de l’histoire. « Sarkozy paie pour ce qu’il a fait », estime Souleymane Camara, président de la Ligue malienne des droits de l’Homme.
D’autres rappellent que l’ancien chef de l’État avait des « liaisons dangereuses » avec le régime libyen et que la justice rappelle désormais qu’aucun dirigeant, aussi puissant soit-il, n’est au-dessus des lois.